Le cahier bleu de James A. Levine

 

Titre : Le cahier bleu
Auteur : James A. Levine
Édition et Parution : Pocket, 2011
Nombre de pages : 248

Quatrième de couverture : Batuk, petite Indienne du Madya Pradesh, n’a que neuf ans à peine quand elle est vendue par son père à un proxénète de Bombay. A quinze ans, armée d’un crayon tombé de l’oreille de sa tenancière qu’elle a subtilisé, Batuk confie secrètement à un cahier bleu le quotidien épouvantable de l’esclavage sexuel dans lequel elle est maintenue sur Common Street, mais aussi les souvenirs réconfortants de sa petite enfance paisible. Dans ce journal intime et désespéré, Batuk consigne également les contes fantastiques nés de son imagination dont le héros est souvent Puneet, un petit garçon encagé au-dessous d’elle… Leur amitié et leur solidarité sauront-elles forcer leur destin et venir à bout du cauchemar de leurs fragiles petites existences ?

 

Extrait choisi :

“On ne me nourrit que pour mes que mes seins restent pleins et mon derrière rond et appétissant. C’est donc l’homme qui me nourrit. Je n’ai pas l’esprit dérangé, car je sais que l’homme débourse cent roupies pour avoir son bhunnas sur mon visage ou entre mes jambes, et deux cents dans mon trou marron.
Je n’ai pas l’esprit dérangé. En réalité, je ne vois pas d’or sur mon plafond et je ne sens pas de parfums. Je ne sens pas non plus la puanteur rance de ma cellule ou de mon lit parce que j’y suis habituée. En revanche, je sens les odeurs de l’homme. Aucun de mes visiteurs n’est propre; sur certains, je sens la cuisine de leur femme, et sur d’autres, leur parfum. Parfois je sens le gout du rouge à lèvre de baisers posés sur leur bouche quelques heures ou quelques minutes avant les miens.
Je me pose souvent des questions. Je voudrais comprendre pourquoi le jour succède toujours à la nuit alors que tout le reste est si variable. Je suppose qu’il doit y avoir des forces supérieures à ma capacités à les comprendre. Mais ce n’est ni délire ni de la folie. Je n’ai pas l’esprit dérangé, mais nombreux sont les moments où je le regrette.”

 

Le nombre d’enfants exploités en Inde est affolant, ils seraient plus de 500.000 à survivre dans des conditions totalement aberrantes ! Ces enfants sont usés jusqu’à la corde, ils sont utilisés comme des objets sans aucune valeur par des monstres sans scrupules ! Certains sont mutilés afin de faire pitié et rapporter plus d’argent quand ils font la manche… D’autres sont utilisés pour le marché du sexe… D’autres encore doivent travailler à la chaîne dans des conditions inhumaines…

Oui, tout cela se produit encore à l’heure actuelle ! Au 21e siècle, rien ne change ! Le nombre d’enfants privés de leur liberté et de leur dignité se multiplie encore dans le monde entier… C’est inadmissible ! La voix de Batuk et son histoire ne représente qu’un infime témoignage quand on sait le calvaire qu’endurent en ce moment même de millions d’enfants à travers le monde.

Ce témoignage touche et choque le lecteur au plus profond de son être… Il est impossible de rester insensible face à l’horreur que vit la petite Batuk vendue par son père à l’âge de neuf ans. Cette petite fille nous atteint en plein cœur avec ses poèmes touchants et l’histoire de sa vie totalement éprouvante… C’est accompagnée par l’auteur James A. Levine, professeur de médecine dans le Minnesota que Batuk âgée de quinze ans nous livre son témoignage poignant et émouvant…

Il s’agit d’un récit qui ne s’oublie pas facilement car tant d’horreur vécue est insoutenable… C’est une lecture qui ne laisse pas indemne, surtout que la petite fille nous parle avec un langage très enfantin et utilise beaucoup de tournures poétiques ou naïvement enfantines. Par exemple, elle appelle son sexe « Lapinou » et faire une passe devient « faire du pain au lait », c’est très étrange et même un peu perturbant par moments…

Je souligne tout de même que les descriptions des violences sexuelles faites à Batuk sont très dures à lire, je vous conseille d’avoir le cœur bien accroché lors de cette lecture car c’est assez écœurant… Malgré cela c’est un livre que tout le monde devrait lire, car un tel sujet de société devrait être beaucoup plus médiatisé afin d’ouvrir les yeux aux citoyens du monde entier !

N’oubliez pas qu’en ce moment même des enfants sont martyrisés, détruits physiquement et souillés en permanence. Ils vivent dans des conditions d’hygiène déplorables et n’ont plus aucun espoir face à l’avenir qu’une poignée de monstres leurs réservent ! Imaginez vos enfants, frères, sœurs dans un enfer pareil, vous feriez tout pour les sortir de là et les sauver…

Des millions d’enfants attendent eux-aussi d’être sauvés… Malheureusement, oubliés et reniés de tous ils restent dans leur misère… Il est vraiment temps d’ouvrir les yeux et de se révolter face à de telles atrocités. Sachez que pour chaque livre que vous achèterez, l’intégralité des fonds seront reversés au Centre International des enfants disparus et exploités (www.icmec.org). Faites un bon geste, achetez le, au lieu de l’emprunter 😉

 

Désolée mais je ne préfère pas noter les histoires vraies qui relatent de telles souffrances, je ne les note pas par respect pour ces personnes ainsi que pour leur histoire vécue… Merci de votre compréhension.

 

Un commentaire à Le cahier bleu de James A. Levine

  • David  dit:

    Non seulement c’est toujours le cas et ça ne change pas, mais c’est en réalité de pire en pire. L’état du monde ne va pas en s’arrangeant, bien au contraire…

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