Silence, on tue des enfants ! de Regina Louf

 

Titre : Silence, on tue des enfants !
Auteur : Regina Louf
Edition et parution : Mols, 2002
Nombre de pages : 400

Quatrième de couverture : Le témoignage de Regina Louf ne vous laissera pas indifférent. C’est normal : l’auteur n’a rien laissé dans l’ombre. Bien au contraire, elle prend tous les risques en écrivant, noir sur blanc, ce que fut son long calvaire de petite fille prostituée et martyrisée par des adultes pervers, aux mains d’un réseau dans l’ombre duquel pourrait bien se profiler Marc Dutroux. Pendant des mois, c’est à la gendarmerie qu’elle a remis – en toute confiance – les lambeaux déchirés de ses souvenirs… Ce qui fait la richesse de ces pages, écrites avec des larmes et du sang, c’est l’incroyable solidité de celle qui en est le centre. Jamais Regina n’a renoncé à revenir à la vie, à rejoindre la lumière qu’elle entrevoyait au bout du trop long tunnel où elle souffrait. Aujourd’hui, Regina en est sortie. Elle s’est peu à peu reconstruite et a trouvé une force intérieure qui lui permet de vivre heureuse. Mais elle ne peut pas se taire, le silence, dit-elle, c’est bon pour les coupables. Elle doit parler pour tous les enfants victimes aujourd’hui encore. C’est pourquoi Regina crie. Très fort.

 

“Tony, mon premier proxénète, aura bientôt 60 ans. Je sais qu’il continue à abuser des enfants en Belgique, aux Pays-Bas, en Allemagne et probablement dans d’autres pays encore. Il a maintenant une affaire en Pologne, mais je ne sais pas combien d’enfants ont disparu là-bas. Il a acheté une caravane. Ce domicile roulant anonyme, non identifiable doit rendre beaucoup plus aisé le viol d’enfants ou les rendez-vous avec d’autres pédophiles, dans des parkings, le long des routes… Il ne doit plus louer d’appartements, il est à présent mobile et rapide, plus en sécurité et mieux équipé que jamais. Aucun de mes abuseurs, à  part Tony à qui j’ai été confronté à  la BSR de Gand, n’a jamais été puni, ni même interrogé par la police. Tony avait alors avoué m’avoir violé à l’âge de 12 ans et m’avoir louée à d’autres, mais on l’a laissé partir.”

Autant vous le dire tout de suite, le parcours de vie de cette jeune femme belge depuis sa plus tendre enfance est absolument terrifiant !

Au lendemain de l’arrestation de Marc Dutroux et pendant de longs mois, Regina Louf a donné en toute confiance à la justice, son témoignage de victime d’un réseau pédophile sadique, dont Dutroux, lui-même, faisait partie. Ce qu’elle y a gagné au final ? Rien, sauf le rejet de bien-pensants offusqués par les terribles vérités qu’elle révèle dans son récit !

Elle aurait assisté à des chasses à courre d’enfants nus dans les bois pendant la nuit, des sacrifices humains et d’animaux, ou encore des « snuff-movies » (des assassinats filmés),… L’histoire de Régina Louf est tout bonnement impitoyable !

Dès son plus jeune âge, elle est contrainte de se prostituer pour le compte de sa grand-mère qui était propriétaire d’un grand hôtel sur la côte belge, et plus précisément à Knokke. Tout ce qui va suivre à partir de là est incommensurable !

Une véritable descente aux enfers ! Elle y sera abusée à de nombreuses reprises parfois sous les yeux de sa grand-mère totalement impitoyable à son sort. Torturée physiquement, mais aussi mentalement, pendant des années. Cependant Régina est forte, elle a survécu et elle accuse aujourd’hui ses nombreux bourreaux.

Et forcément, comme elle cite a visage découvert les noms de ses tortionnaires, qui font en plus partie de l’élite belge pour certains ! Elle est rapidement confrontée à une campagne médiatique de dénigrement qui tendra à la faire passer pour folle.

Régina Louf évoquera pourtant la culpabilisation et la manipulation qui imposaient la loi de son silence. Mais ce ne sera qu’au moment où elle apercevra dans les médias les petites Sabine et Laetitia sortir vivantes des mains de Dutroux qu’elle acceptera de déposer son témoignage a visage découvert, de longues heures durant. Ressasser une histoire qu’elle essayait vainement d’oublier…

Je ne vous cache pas que je ne suis pas sortie indemne de cette lecture ! Pourtant, je l’ai lu il y a quelques années déjà et malgré ça j’en ai gardé un souvenir très vivace. Aujourd’hui encore ce que j’y ai lu me glace d’effroi !

Il s’agit de tant de souffrances et d’atrocités vécues par une enfant que ça en est absolument insoutenable ! J’étais en larme devant certains passages ! Et quand je pense que des choses pareilles se produisent très certainement encore aujourd’hui et que personne ne fait rien, moi ça me révolte !

Ce récit n’est pas uniquement un simple témoignage, il aborde également la complexité de la relation abuseurs/abusé, mais aussi tout l’aspect psychologique chaotique qui découle de ces nombreuses années de maltraitance physique et/ou sexuelle…

Silence, on tue des enfants est un livre extrêmement difficile à se procurer (je le recherche à l’achat car je l’avais emprunté), mais sachez qu’il l’est encore plus à lire ! Toutefois, si vous parvenez tout de même à mettre la main dessus (votre meilleure chance est la bibliothèque), je ne peux que vous conseiller de lire ce témoignage !

Après ce qui a été dit ci-dessous, vous conviendrez que cette lecture est réservée à un public averti puisqu’elle contient des passages atroces et difficilement soutenables ! Les plus jeunes et les sensibles du palpitant s’abstenir, donc ! 😉

/10 Désolée mais je ne préfère pas noter les histoires vraies qui relatent de telles souffrances, je ne les note pas par respect pour ces personnes ainsi que pour leur histoire vécue… Merci de votre compréhension.

 

Pour aller plus loin…

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Un commentaire à Silence, on tue des enfants ! de Regina Louf

  • David  dit:

    Pas forcément le genre de lecture que je recherche en ce moment mais je conviens que ça doit être saisissant et effrayant !

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